Son appareil photo entre les main, Enzo s’appuyait contre un mur pour garder un semblant d'équilibre. Il passais chaque jour devant cet endroit mais jamais il ne prenais le temps de s'y arrêter. Parfois, il pensais que les gens avaient déjà oublier cette tragédie qui s'était dérouler en 2001, parfois il pensais que les gens vivais leurs vies comme avant, comme si de rien n'était. Aujourd'hui, il avais compris qu'il se trompais depuis le début. Les gens n'avaient rien oublier et certains revenais encore ici pour poser quelque chose ou pour pleurer un être cher qu'ils avaient perdus. Ce matin là, une femme était debout devant le mémorial, retenant ses larmes, je pris mon appareil pour immortaliser ce moment. J'hésitais quelques secondes à aller lui parler afin d'en savoir plus sur cette femme d'un certain âge qui semblait connaître cet endroit comme sa poche, comme si elle venais là chaque jour depuis les attentats. C'était probablement le cas d'ailleurs. Il s’approchait d'elle en continuant de se demander si il devais ou non lui parler, une fois à sa hauteur, le jeune homme s'arrêtait pour faire face au mémorial. La femme serra un peu plus la photo entre ses mains. Ses traits étaient tirés et fatigués, comme si elle ne dormais plus depuis des années, à voir de plus près, elle devais avoir la soixantaine bien engager, elle tournais la tête vers Enzo qui d'un coup se sentais idiot avec son appareil à la main. « Vous êtes le premier depuis très longtemps. Il faut croire que les gens ont oubliés. » La femme désignais l'appareil du jeune homme avec un simple regard. Butterfield se tournais pour faire face à la femme. « J'ai longtemps pensé à la même chose et là, je m'aperçois que non. Vous êtes là vous et moi aussi je suis là... » L'inconnue baissais les yeux et posais la photo qu'elle tenais entre ses mains sur le sol. « Il aurais dût avoir 29 ans aujourd'hui. » Sans dire un mot de plus, la femme fit demi-tour et s’éloignait rapidement. L'homme sur la photo semblait atrocement jeune. Il avais le sourire et posais fièrement devant l'objectif. Enzo se rendais alors compte que cette femme était probablement la mère de l'homme en photo et qu'il avais très certainement perdu la vie ici. Le jeune homme sortais son portable, il devait appeler sa mère, lui dire qu'il l'aimais, l'entendre. Deux sonneries et répondeur. Elle devait être occupé. Il rangeait son téléphone en se faisant la promesse de la rappeler plus tard. Il ressortait alors son appareil pour prendre en photo la photo que la dame avais poser ainsi que pleins d'autres détails, pleins d'autre chose qui marquais encore les habitants de la ville. Son regard se posais ensuite sur une silhouette de jeune femme son portable en main qui marchais dans cette direction. Plus elle avançais, plus le cœur d'Enzo s'accelerais. Cette démarche, cet accent, ce visage. Zélia. Le jeune homme hésitais quelques instant à faire demi-tour et partir très loin de là mais la jeune femme l'avais déjà remarquer. Il baissais la tête se maudissant de s'être habillé à l'arrache se matin. « Salut euh... Ca va? » Question idiote, attitude idiote. Il avais tout à coup la fâcheuse impression d'être ridicule face à la jeune femme toujours très mignonne, bien habillée, bien coiffé.

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Aujourd'hui, j'avais rendez-vous à Staten Island, c'était un rendez-vous assez important. Alors du coup, je m'étais bien habillé, bien coiffée, bien maquillée. J'avais besoin d'information sur Stanford et je devais séduire subtilement mon interlocuteur. Un bouton de dégrafé qui laissait entrevoir la naissance de mes seins, mais rien de plus, il ne faut pas tombé dans le vulgaire. Une jupe qui sculte parfaitement mon corps. Je voyais que mon interlocuteur avait du mal à se concentrer et j'en joue parfaitement. Je joue un peu les potiches avec un petit rire cristallin. Des petites taquineries, c'est un collègue de foot d'Aaron. Je sais qu'il est célibataire. Bon, il est pas fantastique mais il est très gentil. Il a l'air un peu plus malin que les autres. Je sais que, dans le fond, ce n'est pas bien ce que je fais mais j'ai vraiment envie de prendre ma revanche sur ce joueur de foot à deux balles qui se prend pour Lionel Messi, alors qu'il n'arrive même pas à la cheville de Benzema. Lui, c'est le gardien de but, un des gars en qui Aaron a confiance. Je l'ai rencontré « par hasard » dans une fête et là, on boit un café. J'en profite pour lui glisser quelques petites questions. Je demande où en sont Aaron et Haley par exemple. Des petites anecdotes sur l'équipe. Je fais semblant de l'écouter mais je prends uniquement ce qu'il m'intéresse. Je sais que je suis méchante avec lui, mais je ne le connais pas alors ça me fait presque rien. Notre rendez-vous finit par prendre fin, entraînement oblige pour monsieur, on se fait la bise et on se sépare, se promettant un autre rencard. Il est gentil, mais je ne suis pas intéressée. Il est seulement un moyen d'atteindre ma cible. Bref, il s'en va et moi je mache dans Staten Island. Je n'y vais pratiquement jamais ici, je ne sais pas trop pourquoi. J'aime bien rester dans Manhattan. Ayant la journée de libre, je décide de me balader et j'arrive devant le monument du World Trade Center. Je suis venue à mon arrivée mais j'ai arrêté d'y aller. Je ne connaissais aucune victime pourtant je me rappelle clairement où j'étais quand cette tragédie s'est produit. J'étais à l'école, en Italie.  L'image des deux tours qui s'effondrent était diffusé en boucle à la télé et je ne comprenais pas. J'avais demandé des explications à ma mère qui n'avait pas su clairement m'expliquer, mais au fil du temps, j'ai compris. Mon père adopté était attaché à la tradition d'aller là une fois par an, mais on a perdu l'habitude, il y a quelques années. Je m'avançais vers les monuments puis je distingue une silhouette au loin, que je connais relativement bien, c'est Enzo, un de mes amis. Quelqu'un avec qui je suis sincère et avec qui je ne joue pas un jeu. Il n'a rien à m'apporter mais bizarrement, je l'aime bien et puis, c'est un geek, comme moi. Du coup, j'avance un petit sourire, mon portable à la main, Milo venait de m'envoyer un message donc j'avais répondu vite fait. « Salut ! » Lançais-je d'un ton neutre mais assez chaleureux. Il avait l'air un peu embêté. « Salut euh... Ca va? » Me demande-t-il tandis que je m'avance vers lui et je lui fais la bise. Ca fait longtemps que je l'ai vu, enfin je crois. Je me recule et souris tout en disant « Je vais très bien et toi ? » Mon petit accent était toujours là, en même temps, je crois que je le garderais à vie. Ce n'est pas plus mal, ça me rappelle mon pays, l'Italie. Je regarde un peu autour de moi. Je le vois près d'un mémorial avec une photo. « Tu viens souvent ici ? J'aime beaucoup ton appareil photo en tous cas. » je lui fais un clin d'oeil tout en continuant d'avoir un petit sourire et je baissais les yeux sur ses mains qui tenaient l'appareil. Peut-être qu'une personne qu'il connaissait est morte dans les attentats du 11 septembre. Je replace une mèche derrière mes oreilles et je ressens la peine et la souffrance. Même si je fais semblant de ne pas avoir de cœur, il est évident que j'en ai un.

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Zélia était typiquement le genre de femme qui faisais peur à Enzo. Jolie, intelligente, plutôt sûre d'elle en tout cas en apparence. Il se disais par moment que si ils avaient été au lycée ensemble, la jeune femme aurais certainement fais partie du groupe de ceux qui l'emmerdais alors comment expliquer le fait qu'il se sentait totalement idiot face à elle? Il perdais tous ses moyens, il bégayais, ses mains étaient moites et enfin il voulais partir en courant pour ne pas passer pour un idiot. Le jeune homme réajustais son bonnet qu'il avais mis histoire de cacher sa coupe de cheveux atroce en continuant de sourire bêtement et sans raison. Quand la jeune italienne le saluais il hésitais même pendant un quart de seconde à se retourner pour vérifié que c'était bien à lui qu'elle parlais. Bien sûr, ils étaient amis mais il préférais se méfier, il avais toujours peur que les gens se moque de lui et fasse semblant d'être son ami. Après l'avoir saluer, la jeune femme femme lui fit la bise et Enzo se raidit un peu plus, elle sentais terriblement bon, peut-être de la vanille? Il revenais à la vie réelle quand Zélia lui demandais comment il allait. « Je... Je vais bien merci.» Enzo fixais la jeune femme en essayant de ne pas loucher sur son décolleter, il était toujours très mal à l'aise avec les décolleter des femmes, il avais toujours peur de passer pour un pervers si il regardais. Il se disais que si la personne en face de lui le remarquais, il passerai pour un pervers et il en hors de question. Du coup, il concentrais toutes ses forces pour regarder la jeune femme dans les yeux, mais comme c'était trop compliquer pour lui et qu'il se sentait trop intimidé, il décidais de continuer à regarder ses pieds en levant les yeux de temps à autres pour ne pas passer pour un abruti.« Tu viens souvent ici ? J'aime beaucoup ton appareil photo en tous cas. » Enzo baissais les yeux vers son appareil, il se l'était offert quelques semaines plus tôt et il l'aimais déjà énormément. Il lui avais couter une petite fortune, mais il en était terriblement fier. « Non, pas vraiment. Je sais pas trop pourquoi je suis venu en fait. Je voulais faire quelques photos pour un devoir, mais je crois que ça va pas le faire, du coup elles resteront dans mon pc. Et... Merci pour l'appareil, tu veux l'essayer? » Le jeune homme allumais l'appareil pour ensuite le tendre à Zélia.

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Je n'avais pas perdu mon habitude italienne de faire la bise à tout le monde. Ici, ils ne sont pas vraiment bisous, pas comme les Européens. J'aime bien me démarquer des autres. J'aime bien garder un bout de mes racines tout de même. Tout comme les Américains devraient se remémorer un peu plus souvent les attentats du 11 septembre qui a tué beaucoup de gens. Le mémorial est un moyen de penser à tous ces gens qui sont morts pour rien. Ils n'avaient demandé, une attaque terroriste pour affaiblir le pays, mais le pays s'est levé. Tout comme les français plus récemment. En tant que nouvelle Américaine, je devrais venir ici plus souvent. Suivre l'exemple d'Enzo, qui est là. C'est un hasard que je sois passé par là. Bref, Enzo me répond qu'il va bien et je contente de lui sourire en guise de réponse. Je regarde autour de nous, il n'y a pratiquement personne, peut-être une ou deux personnes au loin. Enzo réponds ensuite à ma question. Non, il ne vient pas souvent ici. Je suis soulagée pour lui qu'il ne me parle pas d'une personne qu'il a perdu dans ce terrible attentat. « Pourquoi ça ne vas pas le faire ? Je suis sûr que tes photos sont très bien. » Ce n'était pas dans mes habitudes d'être aussi gentille. Des fois, j'avais des élans de bonté. J'étais plutôt le genre de fille froide, qui ne laisse personne l'approcher, qui se méfie de tout le monde de peur qu'on lui fasse un mauvais coup. Le lycée a été traumatisant pour moi, j'ai souvent été moquée, méprisée par tous les petits suiveurs de l'élite et c'est difficile de faire confiance à quelqu'un. Surtout aux gens qui sont comme moi. Mais Enzo, je n'avais pas l'impression qu'il était comme moi. Il avait l'air plus solitaire qu'en recherche de vengeance ou qui se sert des autres. J'étais vraiment sincère et ça fait du bien de ne pas jouer un jeu avec quelqu'un. Je suis vraiment sincère qu'avec très peu de personnes mais je sais tellement bien jouer la comédie qu'il est difficile de savoir qui je n'utilise pas. J'ai de la chance que mon petit manège ne soit pas découvert sinon, je serais bien mal. Enzo me demandait ensuite si je voulais essayer son appareil. Il me le tendait même. « Oui, pourquoi pas, merci beaucoup. » Je le regardais dans les yeux, accompagné d'un petit sourire. Il était vraiment très gentil avec moi. Je le saisis de mes deux mains. J'étais un peu perdue. Je ne voulais rien dérégler non plus. Je regardais l'aspect général de son nouvel appareil. Il avait l'air performant. J'avoue que je ne m'y connaissais pas trop. Je regardais ensuite l'écran. Je porte l'objectif et le place devant Enzo. Je pense avoir saisi où est le bouton pour prendre la photo. « Je te prends comme modèle, ça te vas ? » Je lui fais un sourire, j'aimais bien prendre des photos pour le plaisir. J'ajoute ensuite « Par contre, ne m'en veux pas si elle est ratée, je ne suis pas vraiment douée. » J'espérais qu'elle n'allait pas être floue ou quelque chose comme ça. Je ne laissais pas vraiment le choix à Enzo, j'attends qu'il prenne la pose qu'il veut. Je prends ensuite deux photos et comme une enfant, je viens vers lui pour lui montrer les deux photos que j'ai prise de lui, je suis vraiment fière de moi. « Je trouve qu'elles te mettent plutôt en valeur, qu'en dis-tu ? »

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