La vie était tellement étrange, il m’était arrivé de me demander qui était mes parents, pourquoi ils avaient osé m’abandonner, une chose que je ne comptais jamais leur pardonner, en même temps, je ne comptais pas me mettre à le rechercher, ils avaient fait cette erreur et je ne comptais pas venir frapper à leur porte avec un grand sourire, m’exclamant “ Salut, je suis Milo, vous savez le bébé que vous avez abandonné à sa naissance” Il était hors de question, et puis être différent des autres ne me dérangeait absolument pas finalement bien au contraire. Je pouvais au moins être fier de m’en être sorti et de ne pas croupir en prison comme tous les autres gars de mon âge qui aurait totalement mal tourné.
J’étais heureux d’avoir aussi changé de pays, une nouvelle vie, enfin une nouvelle vie c’était peut-être trop en demandé, mais recommencer…
Pour une fois, je n’avais pas cours, ne demandez pas pourquoi , mais je pouvais promettre que je n’avais nullement sécher.
Il était temps que je me mette à ranger un peu mes tiroirs, mes cartons, oui, malgré tout , depuis deux ans dans ce studio j’avais encore des cartons, des souvenirs que je laissais trainer.
Je m’étais assis par terre, en farfouillant, des photos, des notes, je riais, je me rendais compte que j’étais vraiment un gros nul quand je le voulais. Un moment assez prenant me concernant, retrouver des photos de l’époque où je n’étais encore qu’un enfant. Je me posais contre mon canapé, en fermant les yeux, je pris le temps juste un instant de m’imaginer une vie comme tout le monde , avec des parents, des frères des soeurs, peut être, je souriais, mais j’étais aussi assez triste. Je crois que je serais encore à Londres, sans doute bien plus riche et meilleur élève . C’était beau de s’imaginer une vie comme tout le monde sans problème, sans embûche, malheureusement, ce n’était pas ça ma vie. Je fus sorti de mes pensées par quelqu’un qui frappait à la porte, je me relevais, rangeais vite fait les photos dans le carton pour aller ouvrir. Une jeune femme se tenait là, une jeune femme dont je ne connaissais pas l’identité “ Oui que puis-je pour toi?” Habituellement je me souvenais des gens, même défondé, mais là, j’étais totalement perdu.

La vie tournait, j’avais tout fait pour changer de vie, avoir peut être de meilleures connaissances, des amis beaucoup plus sérieux que ceux de l’orphelinat , il fallait que je sois réaliste, chacun d’entre nous était en guerre avec la vie, pourquoi avions nous été abandonné, pourquoi nous et pas quelqu’un d’autre, les psy disaient que c’était normal, que nous étions en période de deni, et qu’on allait finir par accepter. J’avais rapidement accepté, d’ailleurs sans vouloir paraitre désagréable je remerciais mes parents biologiques de m’avoir abandonné, les remercier dans le sens où même si je n’avais aucune envie de les retrouver, aucune envie de les voir, ils avaient fait la meilleure des choses, essayer de m’offrir une vie meilleure.
Ma vie était meilleure depuis que j’étais à NY, j’avais des amis, de très bons amis, j’avais même la sensation d’être ici depuis toujours, c’était affolant tout ça vraiment.

Mais j’avais bon, j’avais été stoppé dans mes pensées du soir par quelqu’un à ma porte d’entrée, sur l’instant cela ne m’a pas surpris, mais au final personne ne venait sans m’avoir prévenu, c’était le deal vu que parfois je fabriquais de petites pilules , et qu’il ne fallait pas arriver n’importe quand , au risque de me faire prendre car tout le monde n’était pas au courant de ce trafic, une chance vraiment. Mais j’étais devant une jeune brunette, elle me voulait quoi, j’avais beau la regarder , rien . Mais j’étais aussi peut-être sous le coup du pétard que je venais de terminer.. Je m’étais appuyé contre le bord de ma porte toujours en la fixant après lui avoir demandé ce qu’elle me voulait, vl’a qu’elle me parlait de la couleur de ses cheveux, c’était une blague ou??? mais je venais de tiquer sa voix, je la connaissais, mais je restais sans voix sur le moment moi là. J’avais l’impression d’être dans une caméra cachée, je continuais de l’écouter , et oui c’était Zélia, ma meilleure amie, enfin, je croyais qu’elle était ma meilleure amie, ma confidente, et me dire avec un grand sourire qu’elle faisait son retour, c’était limite vexant “ Et cela te fait sourire de me dire dans les yeux, je fais mon retour, vraiment, tu crois que je suis qui…” Sur le moment oui je lui en voulais, mais au fond elle restait la seule personne que j’aimais sincèrement et a qui je ne cachais rien , enfin moi aussi pour le coup je n’avais pas tenté de la contacter pour Zachary, mais moi je ne m’étais pas cachée ou je ne sais quoi “ Entre, je crois qu’on a des choses à se dire” Effectivement, sur le coup elle me devait une grande explication, car mine de rien, elle m’avait vraiment manquée, et je voulais vraiment qu’on discute et qu’on puisse mettre les choses à plat, je n’avais pas énormément d’amis, c’était un choix, je ne voulais pas souffrir de trop de les voir s’éloigner de moi un jour où l’autre car les amis finissent toujours par partir, mais Zélia, ce n’était pas la même chose, on était presque les mêmes et j’avais réellement envie de préserver notre amitié, notre complicité, et je devais faire des efforts de mon côté aussi et ne plus jouer le sans coeur.

Je m’étais toujours demandé si Zélia avait totalement quitté le pays, ou peut-être si j’avais fait un pas de travers, sachant que je ne suis pas le fils à papa et encore moins le gars qui suit les règles, donc il fallait me prendre comme j’étais, on m’aimait ou on ne m’aimait pas et sincèrement ce n’était pas quelque chose qui me tracassait sincèrement. Je suis même plutôt du genre à m’en avoir rien à faire de plaire ou non.
Mais peut-être que face à Zélia c’était différent? Possible, cette nana savait presque tout de moi, une meilleure amie on en a pas cinquante, on n’en change pas comme on change de chemise, enfin c’était mon point de vue sur la chose.
Je pouvais être un mauvais gars, ne pas suivre certaines règles, mais l’amitié c’était quelque chose auquel je me raccrochais assez fortement. On ne choisit pas sa famille, mais ses amis oui, du coup je tenais énormément en mes amis, c’était ce que j’avais de plus important, difficile à croire non?. Je me devais de l’écouter, même si au fond de moi j’étais vraiment blessé, c’était plus que normal non? De voir sa meilleure amie qui réapparait comme dans un tour de magie.
Sans doute que mon visage parlait pour moi, et c’était la réalité, j”étais fâché, mais je pouvais l’écouter au moins. “ Tu comprends donc ce que je ressens? Que je ne vais pas sauter au plafond même si j’ai juste envie de te prendre dans mes bras parce que j’ai eu peur qu’il te soit arrivé quelque chose, et surtout tu m’as manqué, tu vois”
Je continuais de la fixer, pourquoi était-ce si dangereux de m’en parler, pourquoi justement tout m’avoir caché, cela semblait être quelque chose d’assez important. Mais justement je n’aimais pas qu’elle se jette comme ça dans la gueule du loup, seule peut-être? Je ne savais pas, mais malgré tout je n’appréciais pas de savoir qu’elle faisait ça toute seule “ Et si tu es de retour, c’est que tu comptes peut-être m’en parler?? Où pas du tout? Parce que bon là je crois que tu en as dit trop non?”
Je finis par m’asseoir à côté d’elle, au fond de moi je me sentais tellement soulager de la voir en entier, mais de voir ce changement me perturbait énormément, on ne faisait pas ça, si ce n’était qu’une petite chose, je finis par prendre délicatement sa main “ Zélia, je t’en prie, dis moi ce qui ne va pas, dis moi ce que je peux faire pour t’aider ! Tu sais bien que je suis le roi de l’embrouille.”
Je finis par l’attirer contre moi, la serrant fort tout en déposant un baiser sur son front “ Ne me refais jamais un coup pareil sans m’en parler, m’écrire ou que sais-je ! Tu m’as réellement manqué, je me suis fait du soucis, même si cela peut paraitre surprenant de ma part” Je me reculais rapidement, l’instant bisounours était terminé “ bon je t’offre quoi à boire??” Je sais il était surprenant de voir comment je pouvais passer d’un instant mignon à un instant de moi -même en fait, j’étais réellement compliqué à comprendre, mais tant que Zélia me comprenait le reste je m’en fichais clairement.

Pourquoi est ce que la vie s’acharnait sur moi, non pas que je n’étais pas content d’avoir des amis, mais souvent on arrivait à me faire souvenir que j’avais une vie de galère pourquoi s’en priver voyons.
Je ne pouvais pas en vouloir longtemps à Zélia, c’était unique et particulier avec elle, j’avais l’habitude d’être très rancunier donc disons que je ne pardonne jamais très facilement, mais là c’était impossible, pourtant je me faisais du soucis pour elle évidemment. Et je savais que j’allais pouvoir me gratter sévère que rien n’allait sortir de sa bouche .  Je m’étais reculé quand même, calins et compagnie ce n’était absolument pas pour moi, vraiment. Du coup je ne voulais pas commencer à apprécier la chose réellement.
Je faisais un grand non de la tête, j’étais quand même quelqu’un avec un très fort caractère non? “ Ecoute, je pense que je sais encore me défendre, et sincèrement, qu’on m’aime ou qu’on ne m’aime pas j’en ai rien à secouer, je ne suis pas là pour plaire aux gens, je vis ma vie et basta”
Je voulais lui faire comprendre que j’étais touché par le fait qu’elle veuille me protéger, mais je ne voulais tellement pas la laisser toute seule dans cette situation inconnue.

Un thé, j’étais allé lui préparer un thé, j’en avais tout le temps, bien que je n’en buvais que très rarement, mais je savais que ma meilleure amie adorait ça. Je me rendais compte tout de même que j’étais faible face à elle, ne pas réussir à lui faire la tête plus de trente minutes, c’est être faible tout de même non? Moi je trouve évidemment que je suis mou là, réellement, si on me voyait maintenant, j’aurais pu être victime de moqueries des potes. Heureusement juste Zélia et moi et je sais qu’il n’ira rien dire à personne.
J’étais revenu avec sa tasse et ses biscuits préférés bien évidemment je sais j’étais le mari parfait de toute ménagère de moins de trente ans, je sais, non  rigolons mais j’avais juste envie qu’elle se sente bien.
Question assez surprenante, alors qu’elle ne voulait pas elle même répondre à cette question “ tu me poses la question à laquelle tu ne veux pas répondre, t’es drôle toi quand même. Et bien rien de neuf, je continue de ne pas aller au lycée ou plutôt à y aller quand j’en ai envie, et ensuite tu te souviens que je t’avais raconté ma première fois avec un mec à Londres? Ce gars est en tournage par ici, mais depuis que je l’ai croisé je l’ai pas revu, mais sinon il ne se passe rien comme tu constates, je suis toujours fidèle à moi-même et toi? A part ce que tu ne veux pas me dire “ je m’étirais assez fort avant de me poser comme un gros pacha sur le canapé.

On pouvait être proche, on pouvait se faire des câlins, mais ce n’était pas tout le temps, nous n’étions pas réellement démonstratifs en général, il n’était pas nécessaire d’être collé l’un à l’autre pour s’apprécier, enfin chacun avait sa vision des choses mais j’étais comme ça et Zélia aussi, une démonstration à l’année où presque était suffisant.
Nous étions pareils à quelques détails près évidemment, mais je l’adorais tellement, je m’en voudrais s’il venait à lui arriver quelque chose, sans que je puisse faire quelque chose. Je devais bien avouer que sa réaction du moment ne me plaisait réellement pas,j’étais au courant qu’elle était adulte et une femme forte, capable de gérer ses conflits toute seule, mais ici, ce conflit ne semblait pas s’annoncer aussi bien que Zélia tentait de le dire, tout ça pour dire que je ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose sans que je ne puisse faire quoique ce soit “ Je sais parfaitement tout ça Zélia, et justement, si tu sens que tu vas être submergée ou que tu sens que ça risque de déraper, attrape ton portable et bippe moi j’arriverai dans la minute qui suit vraiment. D’accord? Tu peux au moins me promettre ça non?”
Je voulais vraiment qu’elle le promette même si j’étais certain que son portable en cas de pépin resterait dans sa poche ou dans son sac.
Je continuais de la fixer, son regard rempli d’étoiles presque lorsqu’elle vit la tasse de thé, surprise, comme si je pouvais l’oublier, même si Zélia avait disparu, je savais au fond de moi qu’elle finirait par réapparaitre, et surtout pourquoi fallait-il que je change mon mode de vie même si la jeune femme n’avait pas eu dans l’idée de revenir hein?
Là, on abordait un sujet délicat, celui de Zachary, je ne savais pas ce que je voulais, je ne voulais pas y penser en fait tout simplement , enfin c’était encore compliqué, mais en même temps en parler ça faisait aussi du bien “ Je ne sais pas ce que je veux, le voir, ne pas le voir, le défoncer, enfin c’est tout une complication dans ma tête, c’est même un tremblement de terre qu’il y a. Forcer le destin n’est pas quelque chose que j’ai toujours voulu tu sais, je préfère vivre au jour le jour, mais le revoir m’a fait un choc, enfin je ne vais pas t’embêter avec ça”
Au final, elle n’avait pas tellement changée, juste la couleur de ses cheveux, et je m’en voulais encore de ne pas l’avoir reconnue. Je venais d’avoir une idée, enfin une idée ce n’était pas non plus hyper recherché, il ne fallait pas avoir fait fait sciences-politique ou bac +10 pour lui en parler “ vu que j’ai toujours une chambre qui ne me sert à rien ici , donc peut être que si tu voulais, tu viendrais vivre avec ton débile de meilleur ami tu en penses quoi?” Bon cette superbe idée m’était venue comme ça, mais je ne savais pas si Zélia allait aimer l’idée et surtout avoir l’envie de partager mon petit studio, mais je m’ennuyais de plus en plus tout seul.