six ans.
« Et mes parents, pourquoi ils veulent plus s'occuper de moi ? » questionna la petite blondinette, dans l'incompréhension totale de la situation.. « Parce qu'ils sont au ciel. » répondit simplement la jeune femme, nouvelle tutrice de la petite fille. Zephyr se blottit contre la jolie jeune femme, qui lui inspirait déjà confiance. « Et ils reviendront jamais, c'est ça ? » acheva t-elle, comprenant enfin la situation. Ses parents étaient mort tué par deux balles dans la tête alors qu'ils étaient dans leur voiture, elle aussi. Maintenant elle allait habiter avec Lennon, sa nouvelle maman, et Aaron, son nouveau frère. Beaucoup trop de nouvelles choses pour une si petite fille. Elle se blottit contre la jeune femme, serrant un peu plus fort son doudou, commençant à pleurer à chaudes larmes. Lennon ne chercha pas à bouger, ni à dire quoi que ce soit. Elle laissa la petite fille pleurer, caressant doucement ses cheveux. Aux informations, ils parlaient déjà du drame. La présentatrice annonça gravement les noms des cinq morts dû au psychopathe avec une arme. Son papa et sa maman répondaient à l'appel. Elle regarda les portait s'afficher, et continuait à pleurer silencieusement, cette image, elle restera encré en elle jusqu'à la fin de ses jours.


dix ans.
La petite fille vint s'installer en tailleur sur le lit de son frère et le regarda tuer des personnes dans l'écran de la petite télévision. « Je peux jouer avec toi? » demanda t-elle, impatiente de pouvoir faire comme lui. « C'est trop compliqué pour toi, petite fleur ! » « J'suis pas une fleur. » « Tu t'appelles Primerose. » « Je m'appelle Zephyr ! » « Primerose. » « Z-E-P-H-Y-R. » « Primerose. » « Zephyr ! » « Petite fleur. » « Tu m'énerves ! » bougonna t-elle en croisant sévèrement ses bras contre sa poitrine. Aaron éclata de rire, et lui balança une manette. « alors, t'appuie là et là pour frapper, là pour tirer, là tu peux bouger, et là tu changes d'armes, t'es prête? » « Prête! » ils commencèrent une partie, puis une seconde, et y passèrent finalement l'après-midi. Et à la plus grande surprise du jeune Aaron, elle se débrouillait plutôt bien. Même très bien. Ils passaient beaucoup de temps à jouer ensemble, et Aaron aimait sa soeur, même si elle n'était pas réellement sa soeur, pour lui c'était le cas, elle était devenu sa soeur, même s'ils n'avaient pas les mêmes parents biologiques, même s'ils n'avaient pas les mêmes gênes, c'était sa soeur.

quatorze ans.
« Allé ! Dis-moi ! Tu l'as embrassé ? Vous sortez ensemble ? Tu crois que » « ZEPHYR ! Ta gueule d'accord ? Tu te la boucles, et t'arrêtes de me souler ! » « Oh c'est bon, me parle pas comme ça, j'suis ta soeur pas ton chien ! » L'adolescent eu un rire sarcastique. « Ma soeur ? Mais t'as jamais été ma soeur Zephyr. T'as jamais fait parti de la famille, rends-toi à l'évidence! Ma mère ne t'a jamais aimé comme si tu étais sa fille ! » Zephyr se pétrifia, ses pupilles s'humidifiant au fur et à mesure que son cerveau interprétait les paroles au combien blessante d'Aaron. Elle le regardait dans les yeux, cherchant une once de culpabilité, mais n'en trouva pas. Pleurant toute les larmes de son corps, elle parti en courant dans leur chambre, claqua la porte enfonça le visage dans son oreiller, hurlant de toute ses forces. Ces parents lui manquaient tellement. Elle n'avait pas de réel souvenir d'eux, elle avait juste conscience d'un " avant " et un " après " . Les paroles d'Aaron raisonnaient dans sa tête, lui déchirant le coeur. Elle ne faisait pas parti de la famille, elle n'en avait jamais fait parti. Il y avait toujours eu que Lennon et Aaron, elle n'avait pas sa place dans leur vie, elle ne l'avait jamais eu. Elle voulait juste qu'on l'aime, être importante pour quelqu'un, avoir une famille à elle, et non pas un endroit où elle se serait imposé. Un amour aussi grand que leur aurait donné ses parents s'ils étaient encore en vie. Elle attrapa un petit cadre photo sur sa table de chevet, et le serra aussi fort qu'elle le pouvait contre elle. C'était une photo de ses parents. Ils lui manquaient tellement. Elle pleurait, encore et encore. Aaron vint s'asseoir contre la porte de leur chambre, de l'autre côté de la cloison. Zephyr ne le voyait pas mais elle savait qu'il était là. Comme il ne dit rien, elle continua de pleurer, pendant une heure peut-être deux. Elle finit par entendre la porte s'ouvrir, et Aaron, le visage encore humide de larmes, vint s'allonger sur le flan, contre elle, posant un bras sur les hanches de l'adolescente et enfouissant son visage dans ses boucles châtains. « Je suis désolé, je voulais pas dire ça. » s'excusa t-il, la voix rauque, serrant un peu plus sa soeur contre lui. « mais tu l'as dit » lui reprocha t-elle, amère. Elle sanglota de plus belle, inconsolable. « Petite fleur, arrête s'il te plait.. Je t'aime. » Elle n'arriva pas à répondre, ses sanglots lui pinçaient la gorge, la secouant de spasmes. « Chuut mon bébé. T'es ma petite soeur, tu l'as toujours été dès le moment où tu as franchi la porte, avec ta petite robe rouge et tes deux tresses. Je te jure que je ne pense pas une seule seconde ce que j'ai dit. Je regrette tellement. J'ai jamais douté du fait que tu sois ma petite soeur, et je défend quiconque de dire que tu ne l'es pas. » « J'me suis imposée à vous, personne ne savait quoi faire de moi, les service sociaux ont appelé ta mère, comme dernier recours. Je le sais. » « Peu importe les circonstance qui t'ont amené ici, depuis ce jour là tu es devenu ma petite soeur, ma magnifique petite soeur. Ma petite fleur. S'il te plait, pardonne moi. » Elle ne dit rien, se contenta de se retourner vers Aaron qui lui s'allongea sur le dos cette fois-ci et elle posa sa tête contre le torse du jeune garçon. « Je suis désolée.. Désolée de vous causer tant de mal. » « Pourquoi tu dis ça ? » « Maman n'arrive plus à payer les factures, elle travaille comme une dingue. Et toi.. tu es sans cesse en train de prendre soin de moi, je sais que je t'agace, mais.. je suis désolée Aaron. » « t'as causé beaucoup plus de bien que de mal, les problèmes d'argent on les a depuis toujours, et maman s'en sortira, puis je vais pouvoir travailler maintenant que j'ai seize ans, je l'aiderai. Et tu ne m'as jamais agacé. Je te le promet. » « je voudrais d'une famille ou je ne sois pas le vilain petit canard, la fille différente.. » « Zephyr, raconte pas de connerie. Plus doués avec les jeux vidéos que nous, tu trouveras pas. Ta famille c'est nous, ça l'a toujours été. Ne pense plus une seconde que ce n'est pas le cas. Je t'aime, je t'aime, je t'aime. » « Moi aussi je t'aime. » finit-elle par admettre, des larmes ruisselants encore le long de ses joues. Aaron caressa le bras de sa petite soeur pour la réconforter, ce qui finit par l'endormir.

quinze ans.
« Salut maman, salut Aaron, salut le chien. » lança Zephyr qui revenait d'un cours de danse. Elle balança ses affaires dans l'entrée et défit ses chaussures en les balançant à leurs tours dans l'entrée et entra dans la cuisine. « Maman? Ca va pas? » demanda t-elle, intrigué par l'air absent qu'elle avait, assise au bout de la table. Zephyr attrapa une bouteille de jus de fruit, un verre et prit place elle aussi autour de cette table et dévisagea sa mère. « Tu pleures? Maman? Qu'est-ce.. il est où Aaron? » La femme essuya ses larmes posa son regard détruit sur sa fille. « Il est à l'hôpital. Il est à l'hôpital. Il a eu un accident de voiture, il est dans le coma. Il ne se réveillera pas. » elle laissa tomber son verre de jus de fruit, et plaqua une main devant sa bouche, se mettant à pleurer. Une heure après, sa mère l'emmena à l'hôpital pour qu'elle puisse le voir une dernière fois avant que la femme ne prenne la décision de débrancher les moniteurs branchés à son fils. Elle laissa Zephyr courir vers le lit de son frère en pleurant, et les laissa tous les deux. Zephyr resta d'abord pétrifié devant le corps inanimé de son frère, et pleura, elle pleura toutes les larmes que son corps lui permettait de pleurer. Elle resta figé de nombreuses minutes, secouée de spasmes. Elle s'avança doucement vers le lit, puis s'allongea à côté de son frère. « T'es un abruti Aaron. Un gros abruti. je vais être obligé de vider le lave vaisselle tous les jours à cause de toi. » puis elle fondit une seconde fois en sanglot. Elle resta ici plusieurs heures. Elle parla de leurs plus beaux souvenirs, de leurs pires bêtises. Puis pleura. Elle pleura, encore et encore. C'était ses derniers instants avec son frère.

seize ans.
« Maman écoute moi, j'en peux plus de te voir aller mal, Aaron est mort il y a deux an, il faut que tu t'en remettes. Josh, il te faisait aller mieux. Pourquoi tu ne pars pas avec lui en Californie? » « Mon coeur, je peux pas te laisser ici, et j'ai pas les moyens de partir. » « Vents l'appartement! Je travaille, je peux louer un studio. S'il te plaît ne t'occupe pas de moi, j'en peux plus de te voir déprimer, de devoir m'occuper de toi sans pour autant de redonner goût à la vie, j'en peux plus maman. Pars avec Josh, s'il te plaît. »

seize ans.
Ca faisait à peine quelques semaines que sa mère était partit, elle avait eu son studio, et travaillait d'arrache-pied pour pouvoir remplir le frigo. Elle était sérieuse, s'amusait aussi, mais restait discrète dans l'ensemble. Une seule erreur, il suffit d'une soirée, d'un verre de trop, d'un homme qui parlait peut-être trop bien. Une seule fois. Elle venait de rompre avec son petit ami, et c'était juste une nuit, la première fois qu'elle le faisait avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Pourtant le verdict fut sans appel. « Vous êtes enceinte, mademoiselle. »

dix sept ans.
ça fait trois mois qu'elle a accouché, mais sa voisine, une veille femme qui voyait d'un mauvaise oeil le fait qu'une adolescente puisse avoir un enfant l'a dénoncé au service sociaux une semaine après le venue au monde du bébé. A cause de la précarité dans laquelle elle vit, et du manque d'argent, les services sociaux lui ont retirés la garde de l'enfant, depuis elle se bat pour récupérer son bébé, travail d'arrache pied, et fait tout ce qui est en son pouvoir pour faire bouger les choses, mais la justice est ferme et tant qu'elle n'a pas un emploie stable, qu'elle n'a pas effacé ses retard de loyer, et qu'on lui coupe d'électricité à chaque fin de mois ils ne lui rendraient pas son petit garçon. C'est un combat douloureux et silencieux qu'elle mène, puisqu'elle en a encore parlé à personne, aucun de ses amis, aucun de ses proches. Elle a peur de la réaction des autres, de ce qu'ils peuvent penser, elle n'a même pas oser avouer sa grossesse, c'est vrai qu'être mère à dix sept ans c'est pas forcément bien vue.. Elle s'est enfermé dans sa souffrance et dans son acharnement, refusant d'en parler à qui que ce soit, mais bientôt se fut la solitude qui l'assaillit. Elle ne pleurait pas, non elle ne devait pas, tout ce qu'elle voulait c'était garder bonne figure devant les gens qu'elle croisait tous les jours.

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