Dans quelques jours, ça fera un an que je n’étais plus avec Haley. Un an. Ça passait tellement vite. J’avais mal et je continuais d’avoir mal malgré le fait que je n’avais l’intention de rien montrer. J’étais plus fort. J’avais appris de mes erreurs et il était hors de question que je ne montre mes faiblesses. J’étais en train de jouer sur ma playstation lorsque Clelia vint m’annoncer qu’Haley allait se barrer à l’autre bout du pays. A Los Angeles pour être exact. J’avais rien montré. J’avais fait le mec qui s’en foutait parce que je ne voulais pas me rabaisser à ça. Et puis, elle s’en foutait pas mal de moi, au final. J’avais continué à jouer mais Clelia était revenu à la charge. Je crois qu’en réalité, s’était vraiment elle qui me connaissait par cœur. Elle savait comment j’allais réagir. Elle savait que je n’étais pas le genre de mec à montrer ce que je ressentais. Mais surtout, elle savait à quel point j’étais amoureux d’Haley. Il était juste impossible que je lui mente. Elle avait insisté, j’avais finis par me résigner. Elle avait raison. Je ne pouvais pas la laisser m’échapper comme ça. Dans le pire des cs, elle ne voudrait plus de moi et à ce moment-là, je me ferais une raison. Je lâchais donc ma manette après avoir sauvegardé ma partie et me dirigeais vers ma voiture. J’étais en jogging, je me serais bien changé mais vu qu’il restait moins d’une heure pour aller jusqu’à JFK, il fallait que je me grouille. Je pris ma Lexus LFA, dernière voiture que j’avais achetée mais sûrement la plus rapide. Je partis sur les chapeaux de roue, grillant deux ou trois feux au passage. Je montais les rapports les uns après les autres. Sur l’autoroute, j’allais vite. Je faisais des slaloms entre les voitures. Je risquais ma vie mais si je ne le faisais pas pour Haley, alors pour qui je le ferais ? J’arrivais ensuite sur le parking de l’aéroport. Je posais ma voiture devant l’entrée, j’en avais rien à faire des autres qui étaient derrière moi. Je me dirigeais vers l’entrée puis vers le panneau d’affichage des départs. Je repérais son avion et me mis à courir en direction du Terminale 3. Certains essayaient de m’arrêter pour prendre une photo ou pour avoir un autographe mais je n’avais pas le temps. Même au contrôle ils me laissèrent passer. Ca avait du bon d’être une star du foot. Je me dirigeais ensuite vers la porte d’embarquement qui était indiqué et chercha Haley des yeux. Peut-être était-elle déjà montée dans l’avion. Je m’arrêtai net et ne la voyant pas, j’allais faire demi-tour. Mais je reconnu sa chevelure blonde qui s’avançait. Quelques secondes le temps de reprendre mes esprits et j’avançais vers elle. Je l’attrapais par le bras et lui dit simplement :

« Prends pas cet avion… »

Quelques mois qui n’allaient certainement rien changer. J’aurais bien aimé lui faire une déclaration dans les règles de l’art mais là, clairement je n’avais pas le temps. Je continuais de la regarder. Je ferais n’importe quoi pour l’empêcher de partir.

J’en avais fait souffrir des filles par le passé. Je faisais partis de ces mecs qui ne se rendent pas compte du mal que ça faisait de voir celle qu’on aime partir. J’avais réussis à faire comme si de rien n’était ces derniers mois. J’avais réussis à montrer au New-Yorkais que j’étais toujours là, que j’étais guéri même si s’était faux. Seulement, quand j’avais appris qu’elle allait partir, j’avais refusé d’y croire. En fait, j’avais surtout décidé de me faire une raison : on était plus ensemble, on ne le serait certainement plus, il fallait avancer. Mais Clelia m’avait boosté parce que je crois que s’était la seule personne qui pouvait réellement me comprendre. J’avais donc traversé New-York sans respecter les limitations de vitesse. J’avais couru dans l’aéroport, malgré que certaines personnes veuillent m’arrêter pour que je signe un autographe. Je ne savais pas si s’était une bonne idée. Peut-être qu’elle voulait simplement prendre un nouveau départ, sans moi. Peut-être qu’elle sera plus heureuse loin de moi au final. Je l’avais rattrapé.  Je n’avais pas vraiment pensé à ce que j’allais lui dire à vrai dire. Je la regardais avant de dire :

« On s’en fou de comment j’sais que tu partais aujourd’hui. » Ouais clairement, s’était vraiment le cadet de nos soucis. Sans vraiment réfléchir, je lui dis : « Ecoute, je sais qu’on a eu des moments difficiles. Je sais que si on en est là aujourd’hui, c’est en grande partie de ma faute. Je sais que je ne pourrais jamais revenir en arrière pour réparer mes erreurs et je suis aussi conscient que des milliers d’excuse ne suffiront certainement pas mais je n’ai jamais cessé de t’aimer. J’ai fait semblant devant les autres de t’avoir oublié parce que s’était plus facile que d’avouer que j’avais encore des sentiments pour toi. S’était plus facile de décrocher plutôt que de m’accrocher à une histoire qui n’est plus qu’une illusion. » Je marquais une brève pause avant d’ajouter :« Mais je veux pas croire que toi et moi, c’est fini. Alors peut-être qu’à l’heure actuelle, t’as juste envie de te barrer le plus loin possible de moi, et je le comprendrais, mais je t’aime, Haley. » Je la regardais dans les yeux, puis ajouta : « Alors prends pas cet avion et rentre avec moi, s’il te plaît.

Peut-être que j’aurais jamais dû venir la chercher. Peut-être que notre histoire était simplement vouée à l’échec. Je continuais de regarder Haley, ne sachant pas trop ce qu’elle allait répondre. Après si elle voulait vraiment se barrer à Los Angeles, alors je ne pourrais pas l’en empêcher. Après tout, elle était majeure et vaccinée. Elle faisait ce qu’elle voulait. Mais elle aura réellement réussit à me briser le cœur, au plus grand plaisir de certaines personnes soi dit en passant.